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Home, de Toni Morrison


Home (Home)
de Toni Morrison
Christian Bourgeois Editeur (2012)
Première édition VO en 2012 
151 pages


Toni Morrison est une romancière, éditrice et professeur de littérature américaine. Ses fictions dépeignent souvent les épreuves que connaît la communauté afro-américaine et lui ont valu un prix Pulitzer ainsi qu'un Prix Nobel de Littérature.  



     
Synopsis

Une plongée au cœur de l'Amérique ségrégationniste des années 1950, aux côtés de Frank Money, vétéran de la guerre de Corée, et de sa jeune sœur Cee.


Mon avis

Dans l'Amérique ségrégationniste des années 50, Frank et sa jeune sœur Cee grandissent au cœur d'une petite bourgade des environs d'Atlanta. Entre leurs parents absents, qui triment comme des bêtes pour récolter quelques maigres dollars, une grand-mère aussi tyrannique qu'acariâtre et le peu de perspectives d'avenir que leur réserve la ville, tous deux ont hâte de s'échapper pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Pour Frank ce sera l'incorporation et pour Cee la fuite avec le premier homme qui lui accordera un peu d'attention et l'oubliera tout aussi vite. C'est loin de la maison qu'ils feront l'amère expérience de la vie et des épreuves qu'elle réserve.


Le récit de Home débute au retour de Frank de la guerre de Corée. En proie à des crises de rage et ravagé par l'alcoolisme et ses souvenirs de combat, il cherche à rejoindre sa Géorgie natale suite à un appel au secours de sa jeune sœur, gravement malade. De Chicago à Atlanta, il va tout mettre en œuvre pour la sauver et la ramener dans la ville de leur enfance, Lotus, avec laquelle il entretient un rapport très ambigu. A la façon d'un road-movie aussi bref qu'intense, on suit son périple vers la Géorgie et découvre peu à peu quelle est l'histoire de Frank, mais aussi celle de sa sœur, puisque le récit est également l'occasion de donner la parole à d'autres personnages.

En alternant entre monologues et narration plus factuelle, Toni Morrison nous permet de nous glisser dans l'intimité souvent bouleversante des protagonistes. Car en filigrane de ces tranches de vie se dessine une chronique douloureuse de la vie des Noirs dans l'intolérance des années 50. Le retour à la réalité est très dur pour Frank. En effet, si l'armée a aboli la ségrégation, la coutume est, elle, toujours bien présente dans les Etats qu'il traverse. Méfiance, humiliation, agression, rien ne lui sera épargnée. Avec le portrait de cette Amérique inhumaine, la romancière propose un récit sans concession. Mais à ces réflexions engagées et ces passage parfois durs et souvent émouvants, l'auteur fait également alterner d'autres moments plus tendres. Le retour aux sources sera ainsi pour Frank et Cee l'occasion de redécouvrir la force de la solidarité et le vrai sens du mot communauté.

C'est donc un roman court mais néanmoins très intense que nous offre ici Toni Morrison. A sa  lecture, j'ai retrouvé beaucoup des émotions qui m'avaient envahie il y a quelques temps avec Les Raisins de la Colère. La longueur, l'époque et le récit diffèrent, mais on y retrouve bon nombre de points communs, de la poésie du récit à sa structure, en passant bien sûr par les thématiques abordées. 

Mais même si j'ai énormément apprécié cette lecture, elle ne m'a pas autant transportée que la précédente. Cela reste néanmoins un ouvrage que je recommande, aussi abordable qu'enrichissant et émouvant, et qui m'a donné envie de me plonger dans l'œuvre de l'auteur.


Lecture agréable

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4 commentaires

  1. Il est présent dans ma liseuse mais je ne l'ai toujours pas lu. Ce serait mon premier roman de cette auteur. J'espère vraiment qu'il me plaira.

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    1. J'espère aussi. En tout cas ça se lis très vite et je trouve que ça donne bien envie de lire d'autres choses de l'auteur.

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  2. Ton avis donne envie ! Je voie souvent ce livre, j'aimerais beaucoup le tenter ^^

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    1. Jette toi à l'eau. En plus 151 pages c'est pas la mer à boire, tout juste une petite flaque très vite avalée !

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